- Comment évaluez-vous le niveau de l’arbitrage féminin au Maroc ?
Le Maroc était le pionnier de l’arbitrage féminin en Afrique depuis les années 90. C’est grâce à cette initiative que d’autres femmes ont investi ce domaine. Jusqu’à maintenant, l’arbitrage féminin marocain est sur la bonne voie, on retrouve de nos jours une relève qui va poursuivre ce parcours. Il faut juste les encourager pour aller au devant de leurs ambitions.
- Quels sont les atouts que doit développer l’arbitre femme pour rivaliser avec son collègue homme ?
C’est vrai que l’arbitrage au Maroc était dominé par les hommes par excellence, mais comme dans tous les domaines, la femme marocaine a franchi cet obstacle. Grâce à sa compétence, sa persévérance et sa volonté de conquérir le domaine de l’arbitrage à côté de son collègue l’homme. L’arbitre femme doit avoir une personnalité forte, capable d’affronter les diverses situations au cours d’un match et un mental très élevé pour gérer tous les imprévus et une bonne condition physique pour garder une bonne concentration et n’oublions pas la maîtrise des règles de l’arbitrage.
- Etiez-vous sûre de diriger la finale de l’Afro-Basket féminin ?
Dans le sport, il y a toujours de la concurrence, que ce soit entre les équipes ou entre les arbitres .chaque arbitre a ses propres ambitions. Depuis mes débuts, j’avais des objectifs à atteindre au cours de chaque championnat. Pendant l’Afro-Basket 2015 la barre était très haute, la présence de trois arbitres européennes dont une qui a officié dans l’Euro League, m’a poussé à me concentrer sur mes matchs et donner le meilleur de moi-même surtout que j’avais préalablement fait deux finales avant 2011 et 2013 pour les Afro-Basket, et aussi trois finales pour les clubs champions 2005 -2013-2015 et d’autres finales pour les U18. J’étais fière de diriger cette finale qui m’a donné plus d’assurance et prouver que l’arbitrage marocain est sur la bonne voie.
- Comment évaluez-vous le niveau de notre championnat féminin ?
Malheureusement, notre championnat marocain féminin n’est pas sur la même longueur d’ondes que l’arbitrage féminin. Le manque de participation marocaine dans divers championnats à l’échelon africain ou encore plus à l’échelon mondial, n’ouvre pas les opportunités aux arbitres femmes de progresser, et, par conséquent, cela influence sur leur rendement. Je dois vous dire que c’est grâce au championnat masculin que notre niveau d’arbitrage peut être à la hauteur pendant les championnats africains et découvrir d’autres arbitres, voire leur niveau féminin est au niveau de leurs attentes grâce à leur présence dans des tournois internationaux comme arbitre accompagnateur, cela enrichira leur vécu et leur pratique.
- Le mot de la fin ?
L’arbitrage féminin a besoin d’être bien encadré et encouragé par des stages de formation, et de faire confiance à ces dames qui peuvent être aux côtés des hommes en gris et leur porter soutien. J’espère que les nouvelles femmes arbitres au Maroc feront preuve de compétentes et capacités à bien représenter notre cher pays et conserver le niveau et même l’améliorer pour qu’il reste toujours en tête au niveau africain, place qu’il occupe depuis l’avènement de la femme marocaine dans ce domaine. Merci à tous ceux qui m’ont prêté soutien, assistance et encouragements. Le basket c’est ma passion.