Riche d’expériences peu communes car ayant participé aux plus grandes compétions de Basketball en Afrique et ailleurs, l’arbitre international Abdelilah Chilf a depuis peu de temps pris sa retraite. Une retraite dorée car l’homme n’est pas prêt d’être absent des terrains de jeu, tout comme auprès des instances de Basketball du monde, tant il a encore à partager avec les nouvelles générations de présidents, joueurs et d’arbitres. Pour votre site www.africabasket.net, cet homme pétri de connaissances dans notre sport est toujours présent en conseils et aides car disponible quand il faut donner son avis de façon professionnelle, ce qui a surement permis à la fédération Française et d’autres, de le compter parmi leurs membres… A l’observer et à l’entendre parler, l’arbitrage est un art que peu de gens connaissent visiblement. Sa vue sur le Basketball de chez nous et son fonctionnement, Monsieur Abdelilah Chlif nous a tout dit. Nous sommes ravis de partager avec vous, les propos de ce grand homme du Basketball Marocain, qui reste actif, arborant sourire et bonne humeur en toutes situations, suivez notre interview avec celui qui fait et fera encore la fierté du Basketball Marocain et de l’Arbitrage Africain !
Africabasket : Après 30 ans d’activité, quels sentiments vous prennent à cette prise de retraite ?
Abdelilah Chlif : A vrai dire je ne suis pas éloigné du sport bien au contraire je suis encore plus dans le Basketball, c’est le contraire… Je veux prendre d’autres responsabilités, je veux toujours rester dans le milieu pour partager l’expérience avec les plus jeunes arbitres. Trente d’ans d’expérience ce n’est pas facile, le Basketball et l’arbitrage m’ont donné de la famille dans le monde entier, je peux dire « we are basketball » car je ne regrette rien de rien, mais chaque début à une fin, c’est ça la réalité… Je souhaite que les jeunes en fassent autant pour la grande famille du Basket mondial !
Africabasket : Quels sont les bons moments de votre carrière ?
Abdelilah Chlif : J’ai eu des bons moments je ne n’en regrette aucun car j’ai fait un bon parcours, j’ai été sifflet d’or de 4 continents, j’ai les records pour avoir fait deux fois les Championnats du monde et deux fois les jeux olympiques, neuf fois l’Afrobasket, les clubs champions masculins depuis 1998 jusqu’à présent, sans compter les invitations des pays pour la réussite des rencontres et je continue de contribuer fièrement. J’ai été désigné par la fédération Libanaise, où il y a le meilleur championnat du monde arabe (car ils recrutent des joueurs européens et de la NBA aussi), où j’ai travaillé 4 ans comme arbitre professionnel, responsable pour la formation des arbitres locaux et aussi désigné pour la gestion des rencontres…Aussi bien le Bahreïn, le Qatar, les Emirats Arabes et l’Egypte
aussi qui m’ont invité pour gérer les phases finales des compétitions nationales, sans oublier la Lybie où depuis 2002 je vais souvent pour les mêmes raisons. Je ne regrette rien et je souhaite que les jeunes fassent la même chose.
Africabasket : Quels sont les bonnes qualités d’un arbitre ?
Abdelilah Chlif : Pour être un bon arbitre il faut être professionnel dans tout…. Cela veut dire avoir un bon comportement, connaitre les règles de jeu et savoir les gérer sur le parquet, se donner un plan d’action ou une feuille de route pour la réussite de l’arbitrage, savoir et connaitre les collègues avec qui l’on va siffler et arbitrer en essayant toujours de voire votre chemin et collaboration commune vers l’avant pour éviter de prendre les choses à la légère… Aussi il ne faut minimiser aucune rencontre, qu’elle soit locale, de la fédération, de la ligue ou bien de simples jeunes (qui invitent à arbitrer) en prétendant être un arbitre international et s’y restreindre. Parmi les choses pour être un bon arbitre, il faut professionnel.
Africabasket : Justement quels sont les avantages du métier d’arbitre ?
Abdelilah Chlif : Ce métier, hors mis l’aspect sportif, nous permet de visiter le monde, de connaitre des coutumes, religions et traditions de chaque pays sans rien payer de notre propre poche car soit les fédérations
de chaque nationale ou FIBA AFRIQUE ou FIBA MONDE qui nous invite et nous donne des salaires mais surtout, la facilité de voyager, de visiter… C’est pour cela que moi je remercie DIEU d’avoir une famille dans le monde entier, car si ce n’était pas le Basketball et l’arbitrage, mon métier, je n’aurais pas connu d’autres continents, d’autres traditions, donc encore une deuxième fois, merci à tout le monde.
Africabasket : Vous avez certainement un avis pour les jeunes arbitres qui vous prennent en exemple…
Abdelilah Chlif : Je leur dirai que pour atteindre le haut niveau il faut être de bons arbitres professionnels, le premier conseil serait de prendre et de faire sérieusement ce métier pour la réussite. Le deuxième conseil est qu’il faut toujours se battre, on ne donne jamais une place gratuitement, il faut donc se battre pour l’arracher, arracher, arracher, arracher… Car si on aime ce sport, on peut être un mouton de sacrifice… Le troisiemme conseil aux jeunes s’est de se donner le temps, d’assister, de chercher à apprendre, de demander pour comprendre mais aussi qu’ils participent aux activités avec des arbitres qui sont expérimentés. Un autre conseil serait que l’arbitre comprenne que ce n’est pas lui la star, la star c’est le joueur (la joueuse) et le public vient pour voir les stars, donc l’arbitre contribue à la reussite de la rencontre… Aussi il ne doit jamais miniminser les joueurs (petits ou grands) car ça ne donne jamais de réussite à l’avenir.
Africabasket : Certains jeunes méprennent notre sport, quels mots avez-vous pour eux ?
Abdelilah Chlif : La nouvelle politique de FIBA AFRICA est de favoriser les infrastructures, donc j’aimerais donner mon avis la dessus : je félicite cette instance qui fait de l’Afrobasket la compétition première en Afrique et qui ainsi gratifie chaque pays, chaque fédération d’infrastructures compétentes (une salle ou deux) pour la pratique du Basketball dans les pays, je pense que c’est un point essentiel de la différence entre nous et les européens et américains. En ce qui concerne l’apprentissage du Baksteball sur notre continent, c’est déjà chose faite, nous avons de plus en plus de championnats, aussi bien masculins que féminins, nous avons un calendrier respectueux, nous avons une grande compétition du continent mais on n’a pas encore atteint certains objectifs et cela ne saurait tarder. Pour les jeunes Basketteurs, je leur dirai d’applique le sport en général et en particulier le Basketball, vous connaissez le basket, c’est un sport des gens intellectuels, car il est né dans un établissement scolaire… Aussi bien je le conseille car au lieu de faire autre chose vaut mieux s’adonner au sport en général et en particulier au Basketball.
Africabasket : Il y a-t-il une différence dans l’arbitrage entre les matchs des dames et ceux des hommes ?
Abdelilah Chlif : Oui bien sûr j’ai arbitré plusieurs matchs et rencontres de la gente féminine, je ne minimise aucun genre, hommes ou femmes…Encore moins les matchs des minimes et le mini-Basketball,
parce que pour moi, une rencontre c’est une rencontre, parce qu’un joueur est un joueur et il n’y a qu’un seul règlement qui circule. Alors il faut savoir que quand un arbitre professionnel commence à minimiser les catégories ou les sexes n’est pas un arbitre qui va atteindre les objectifs dans l’avenir… Pour moi, il faut participer, essayer de contribuer à la réussite de la rencontre, de faire le minimum d’erreurs possibles, faire un briefing avec les collègues amis arbitres au moins une heure avant la rencontre pour bien respecter le règlement !